GOUSSAINVILLE FANTOME Anne Solvignon
Du 9 au 28 janvier 2024
MJC de Palaiseau, Parc de l’Hôtel de Ville, Palaiseau,
ouverte du lundi au vendredi de 10h à 22h, le samedi de 10h à 18h,
fermée le dimanche
Accès libre
Vernissage samedi 13 janvier 2024 à 19h à la MJC
C’est par un article du Parisien de 2014, évoqué dans une chronique radio, que mon attention est attirée par le village fantôme de Goussainville. Quelques semaines plus tard, je découvre “le Vieux Pays” juste après un vague panneau sur la route de Chantilly. L’infortune du lieu a été de se trouver directement dans l’axe de la piste Nord de l’aéroport de Roissy. Un décret oblige Aéroports De Paris à acheter 134 maisons en 1973, et à les conserver, la proximité de l’église classée Monument historique interdisant leur démolition. On y croise des Allemands en exploration, des souvenirs de la libération, des enfants curieux. Goussainville, magie du lieu, atmosphère fantomatique, mystère d’une histoire tourmentée et intrigante, l’émotion et l’excitation sont à leur comble dès mes premiers pas. Eté comme hiver, j’y retourne longtemps explorer cet endroit hors du temps, comme aimantée, pour mieux me l’approprier. Pourquoi y retourner ? Quelles sont les raisons qui me poussent à traverser l’Ile-de-France du Sud au Nord en RER pour ensuite parcourir deux kilomètres à pied ? Pourquoi si souvent ce périple, ce voyage ? Vers quelle introspection ? Les images de l’enfance ressurgissent : moi sur un banc d’école maternelle dans les années 70, seule, la peur d’avoir été oubliée, l’angoisse d’avoir été abandonnée. C’est dans la même décennie que Goussainville a été désertée. L’abandon, voilà le sujet.
Anne Solvignon, née en 1969, est attirée par la photographie dès son jeune âge, fascinée par les appareils photo de sa grand-mère, de son père et de sa marraine, et par les belles images qu’ils produisent. Elle reçoit son premier appareil photo pour ses dix ans, et n’aura dès lors de cesse de documenter tout ce qui l’intéresse et attire son œil. Le Minolta, que lui donne son père dix ans plus tard, l’accompagnera partout pendant les 18 années qu’elle passe à l’étranger, à Londres puis à Milan. Son parcours en Angleterre et en Italie enrichit cette linguiste de formation d’une multitude de découvertes artistiques et techniques, mais aussi et surtout de la connaissance de l’Autre au sens large. C’est avec ce riche bagage d’expériences culturelles mises en images qu’elle rentre en France en 2007. Elle passe au boîtier numérique et rejoint le Photo-Club de la MJC de Palaiseau en 2010. Elle poursuit la photographie argentique en parallèle, ayant à cœur de continuer à faire fonctionner les vieux appareils de famille ou d’occasion qu’elle récupère au fur et à mesure. Elle fait ses propres développements et tirages aussi bien dans le laboratoire du Photo-Club que dans son garage de maison de vacances. Passionnée d’arts visuels – elle a fait de la poterie céramique également – elle tente de fixer ce qui a été, est, et ne sera plus. Sa photographie est essentiellement nocturne et urbaine, avec une forte attirance pour l’Urbex, et, au-delà des lieux, de la trace humaine dans sa globalité, du message que l’homme laisse dans son sillage de par son comportement et l’image qu’il donne à voir de lui-même. Avec Les Passants, elle est exposée en 2017 lors de Photoclubbing.