PHOTOCLUBBING#18
JANVIER 2026
mois palaisien de la photo depuis 2007
LE ROCHER Sébastien Siraudeau
Du 6 au 31 janvier 2026
Médiathèque George Sand, 5 place de la Victoire Palaiseau
mardi 15h-19h, mercredi et samedi 10h12h30 et 14h-18h, jeudi 10h-12h Accès libre
Rencontre avec l’auteur samedi 10 janvier 2026 à 16h30 à la Médiathèque et vernissage à 19h à la MJC
Cousin miniature du Mont-Saint-Michel dont il partage une part d’histoire, le rocher est une curiosité géologique dont les proportions approchent celles du nombre d’or si cher aux architectes. Aujourd’hui consacré en réserve ornithologique, il aurait servi de poste d’observation aux moines templiers au Moyen-Age. Le lieu attire comme un aimant pour ses paysages changeant au gré des temps, du plus clément au plus tourmenté, pour ses nuits étoilées autant que pour ses jours de tempête. Accessible uniquement durant les grandes marées par un tombolo de sable et de galets - «le passage» -, il fait l’attraction des amateurs de pêche, petits et grands, des amoureux autant que des rêveurs d’horizons lointains et de paysages voyageurs. Sébastien Siraudeau le connais depuis sa toute petite enfance, il y recèle de nombreux souvenirs de traversées périlleuses en heureuses rencontres. Le photographe est revenu par toutes les saisons voir ce lieu recueil de mémoire au moment d’accompagner son père souffrant de la maladie d’Alzheimer. En observant le manège marin et humain qui anime constamment le rocher et ses alentours, il s’est attaché à le regarder longtemps et autrement comme se prépare un portrait. Avec pour seule règle qu’il soit toujours au cœur du cadre, il a capté les mouvements du temps, des éléments et des gens, partageant au fil des heures le spectacle d’un bord de mer inconstant, propice aux loisirs, au rêve, aux pensées romantiques ou dramatiques révélant un paysage de souvenirs intimes. Pendant deux ans le rocher s’est imposé comme le motif d’une mémoire insatiablement mouvementée, jusqu’à ce qu’elle s’efface, comme se retire la mer, jusqu’à la marée prochaine.
Après une première vie dans l’édition musicale puis le jeu vidéo et l’internet balbutiant, Sébastien Siraudeau choisit de se consacrer à la photographie et à l’édition “papier” au tournant des années 2000. En parallèle de commandes pour la presse décoration, il conçoit et réalise plusieurs livres d’art de vivre publiés en France et dans le monde chez Flammarion. Depuis 2016, il s’engage sur la voie d’un travail personnel qui l’amène à aborder des sujets touchant à l’universel : le temps, la mémoire, l’environnement, les rapports humains. Sa série Le passage creuse le sillon de sa démarche : en revenant sans cesse vers un même lieu, un même motif - un rocher de Bretagne -, il sollicite une mémoire affective qui, telle le ressac incessant de la mer, invoque la nécessité du souvenir et de l’empreinte mémorielle, au-delà du paysage. Après avoir consacré un printemps à Chercher Vincent (sur les traces de l’inspiration des peintres impressionnistes), il réalise avec la même motivation des portraits sonores et celui d’un arbre solitaire pendant le premier confinement. Publié en 2021, le livre Aller à l’Arbre qui réunit les portraits de l’arbre et les paroles enregistrées sur le sillon d’un disque vinyle flexible, est finaliste du prix Nadar. Lauréat d’une résidence artistique avec le papetier japonais Awagami puis d’une résidence mission dans le Tarn, Sébastien Siraudeau poursuit un parcours créatif sans idée préconçue, abordant chaque projet comme une nouvelle étape de vie. Il chemine aujourd’hui sur le parcours sensible de la résurgence du Bonheur.