MJC DE PALAISEAU
du 3 au 29 janvier 2023
BROUILLARD GIVRANT
Yolande Potier
MJC de Palaiseau, Parc de l’Hôtel de Ville, Palaiseau, ouverte du lundi au vendredi de 10h à 22h, le samedi de 10h à 18h, fermée le dimanche
Accès libre
Rencontre avec l’autrice et vernissage samedi 14 janvier 2023 à 19h à la MJC
J’avais toujours rêvé d’aller faire des photos un beau matin d’hiver pour y voir les objets dans un univers de givre et des paysages statufiés par le gel. Je n’y étais jamais arrivée, parce qu’il y a toujours quelque chose de plus important à faire le matin. Et puis un jour en regardant par la fenêtre, je vois du gel un peu partout. J’avais bien sûr quelque chose de plus important à faire, mais à y regarder de plus près, à cette époque-là, ce n’était plus aussi important que cela. D’autant que le thème de l’année du Photo-Club de la MJC de Palaiseau était la météo. Je m’arme donc de mon appareil photo, d’un ballon jaune fluo, et d’un équipement digne de ce nom, capable de résister au grand froid : gants, chapeau, manteau, veste polaire, chaussures de randonnée. Me voilà partie explorer le plateau de Saclay où je comptais bien croiser quelques arbres et toits givrés. En février 2016 le chantier du plateau en était à son balbutiement. Je dépose mon ballon jaune fluo dans un parc pour enfants avec quelques arbres. Mais le ballon jaune fluo à très vite montré ses limites. Je le range et continue la quête d’arbres devenus blancs. Le plateau de Saclay était en pleine effervescence en vue des transformations à venir. Je croise des travailleurs du bâtiment qui ne s’intéressent guère à moi. Ils étaient déjà dans leur monde. Je tourne autour des immeubles déjà construits, je suis des routes et arrive à une étendue de terre gelée avec des travailleurs du BTP habillés en jaune et orange, travaillant par groupes. On ne voyait pas à dix mètres à cause du brouillard. J’avais devant moi un monde fantomatique où des hommes, des femmes devaient avancer malgré cette météo, belle mais certainement fort pénible pour eux. J’étais gelée aussi. J’avais du mal à appuyer sur le déclencheur de mon appareil photo. J’ai donc écourté mon séjour dans ce froid glacial. Je pensais que les personnes ne travaillaient pas pendant ces périodes d’intempéries, j’ai certainement dû me tromper.
Le père de Yolande Potier lui rapporte un jour dans les années soixante un appareil photo trouvé à Paris. C’était un appareil à visée sur le dessus, sans aucun réglage possible hormis la distance. Elle fait alors ses premières nombreuses photos aux couleurs étranges liées aux pellicules de ces années-là. L’exercice lui plait. Elle se procure quelques années plus tard un premier appareil reflex et s’initie au développement au contact des photographes du Photo-Club de la MJC de Palaiseau. Elle développe quelques pellicules dans le labo, fait ensuite l’acquisition d’un agrandisseur pour faire ses développements et tirages en autonomie, puis part en Dordogne faire un stage pour améliorer ses prises de vue avant de mettre malheureusement entre parenthèses la photographie pendant quelques longues années. En 2000, revenant vivre à Palaiseau, l’idée de reprendre la photo là où elle l’avait laissée s’impose à elle. Elle se réinscrit au Photo-Club de la MJC de Palaiseau et enfin recommence à s’impliquer dans le monde de l’image. En 2012, elle est une première fois programmée à Photoclubbing, le mois palaisien de la photo, avec sa série Le bout du tunnel. Depuis de nombreuses années, elle œuvre au sein de CDP91, comité photographique de l’Essonne, qui fédère les clubs photo du département et participe à l’organisation de nombreux évènements photographiques.